Chaque jour je me suis réunis. 1h, 1km, 1 arbre. Pendant 1 mois, du 1er avril au 1er mai 2020 je suis allé à l'arbre, seul. J'ai commencé par faire le portrait de l'arbre, tous les jours. Puis j'ai fait le portrait de ceux qui, aussi, allaient à l'arbre, même sans y penser. 
---------    Everyday I met myself. One hour, one km, one tree. During one month, from April 1st to May 1st, I walked to the tree. I started portraituring the tree, each day. Then I shot and listened to people who were also walking to the tree, even if they were not thinking of it.  
COLLECTION
ensemble de 40 photographies réunies dans un coffret de carton gris 


photographies, prises de vue quotidiennes du 1er avril au 1er mai 2020
chemin de Méru (Val d'Oise).
tirages giclée sur papier washi à bords frangés fait à la main
EDITION

Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
édition [MEM] photosonore 2021

Finaliste du prix Nadar & du prix HiP
livre du mois Chasseur d'images
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
Aller à l'Arbre - livre+flexidisc
PREFACE
par Valérie Fougeirol, commissaire d'exposition
Pour Sébastien, Aller à l’arbre s’est imposé 
comme le projet d’un quotidien à réinventer.
Devenir une destination, à la manière des premiers photographes. Transporter le matériel photographique jusqu’au plateau, l’installer à distance signifiante, étudier la lumière, revenir à d’autres heures de la journée. Puis, il arpente, foule, tourne autour, mesure son corps à celui de l’arbre et s’empare du lieu. Une relation atemporelle s’instaure entre le photographe et son sujet. Dans la répétition, chaque jour renouvelle la vision, selon l’heure et la lumière, une perception liée au rituel.

Atemporel – en dehors du temps
Intemporel – qui ne subit pas les effets du temps

L’Arbre s’enracine sur le plateau, - à une croisée des champs comme des chemins. Un arbre, pas trop grand, harmonieux dans sa forme, se détache sur un fond de ciel pur. Sa position dominante lui confère une stature de repère : ce noyer, symbole de la mémoire du temps, plonge dans la terre les racines de l’histoire. Jour après jour, un portrait de l’arbre s’élabore, se construit. Le photographe perçoit les manifestations de lumière qui nimbent le paysage, révèle sa pleine présence dans un bain de couleurs transitionnelles, - aube ou aurore -, et enregistre la délicate variation de son apparition lumineuse. L’instant est magnifié.La suite de l’observation s’inscrit dans la durée d’une allégorie en noir et blanc. La répétition de l’élément central, identique mais différent, fait de l’image une  expression de la pensée.  L’Arbre  devient un équivalent, la poésie d’une histoire naturelle, un éphéméride du temps – qu’il fait ou qui passe.

Enfin, dans la géométrie du terrain arpenté, le photographe vient inscrire un autoportrait, puis le dédoublement d’un alter ego, en finalité, un questionnement de soi. Depuis cet atelier de nature, la lumière, le temps et l’espace sont les éléments du cheminement photographique qui le mènent dans un temps de la conscience.

Dans ce temps suspendu, le quotidien s’est renouvelé.

Accompagné de l’outil photographique, il voit venir, comme on le sent aller et venir. Une première rencontre, une conversation qui s’active et se prolonge en un portrait impromptu, - retour à la couleur, pour un personnage en pieds ancrés dans l’herbe verte, le buste qui se  détache sur le bleu du ciel, - tout comme l’arbre. 
Lorsque le temps de la relation s’étire, la question sur le Présent et l’Après peut être formulée, la parole enregistrée. Cette collection de portraits, - photographiques et sonores -, se démultiplie, au quotidien, comme une chronique à travers champs, juste en regard de l’arbre.

Les enregistrements suivants se prolongent en contrebas, en redescente vers l’activité de la ville, les voix déjà dominent les images, les personnages ont perdu leur frontalité. Plus loin, - sur le quai de la gare désertée, une femme livre le désarroi de son quotidien, de sa solitude, des sanglots dans la voix. Pour ce dernier témoin, plus d’image, seule subsiste en écho des bruits de la gare, l’émotion d’une parole recueillie.

Aller à l’arbre est une aventure photographique qui se déploie dans l’espace et dans des temporalités singulières. De l’instant à  la durée, du temps long de l’observation à l’impromptu de la rencontre, le photographe dont la conscience et les yeux sont grands ouverts, questionne ces registres temporels pour en révéler des images. C’est tout ce processus de perception et de réception dont nous sommes témoins lorsque la couleur d’un instant se prolonge par la répétition dans la profondeur du noir et blanc pour enfin aborder la rencontre dans le choix d’un retour à la couleur.
 
Ce cheminement photographique, là-haut sur le plateau, avec l’arbre, témoigne d’un glissement du temps et de la valeur de la durée signifiante de l’observation lorsque du temps à soi devient celui dédié à l’écoute des autres.
COLLABORATION  
Collaboration avec l'artiste peintre Agata Preyzner

Makemono - Oeuvre mixte photographie, encre de chine, pierre noire, crayon et pastel sur papier japonais 70grs - 45x600 cm - unique

Exposition
A2 Eglise de Jouy-le Comte - mai 2022

Installation
A3 Institut Français du Japon, Kyoto - mai 2023